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Ses prêtres sont captifs, ses rois sont rejetés.
Dieu ne veut plus qu'on vienne à ses solennités.
Temple, renverse-toi ; cèdres, jetez des flammes.
Jérusalem, objet de ma douleur,
Quelle main en ce jour t'a ravi tous tes charmes ?
Qui changera mes yeux en deux sources de larmes
Pour pleurer ton malheur ?
AZARIAS
O saint temple !
JOSABET
O David !
Scène VII. JOAD, JOSABET, AZARIAS suivi du choeur et de plusieurs lévites. 46
Athalie
LE CHOEUR
Dieu de Sion, rappelle,
Rappelle en sa faveur tes antiques bontés.
(La symphonie recommence encore, et Joad, un moment après,
l'interrompt.)
JOAD
Quelle Jérusalem nouvelle
Sort du fond du désert brillante de clartés,
Et porte sur le front une marque immortelle ?
Peuples de la terre, chantez.
Jérusalem renaît plus charmante et plus belle.
D'où lui viennent de tous cotés
Ces enfants qu'en son sein elle n'a point portés ?
Lève, Jérusalem, lève ta tête altière ;
Regarde tous ces rois de ta gloire étonnés :
Les rois des nations, devant toi prosternés,
De tes pieds baisent la poussière ;
Les peuples à l'envi marchent à ta lumière.
Heureux qui pour Sion d'une sainte ferveur
Sentira son âme embrasée !
Cieux, répandez votre rosée,
Et que la terre enfante son Sauveur !
JOSABET
Hélas ! d'où nous viendra cette insigne faveur,
Si les rois de qui doit descendre ce Sauveur...
JOAD
Préparez, Josabet, le riche diadème
Que sur son front sacré David porta lui-même.
(Aux lévites.)
Et vous, pour vous armer, suivez-moi dans ces lieux
Où se garde caché, loin des profanes yeux,
Ce formidable amas de lances et d'épées
Qui du sang philistin jadis furent trempées,
Et que David vainqueur, d'ans et d'honneurs chargé,
Fit consacrer au Dieu qui l'avait protégé.
Peut-on les employer pour un plus noble usage ?
Venez, je veux moi-même en faire le partage.
Scène VII. JOAD, JOSABET, AZARIAS suivi du choeur et de plusieurs lévites. 47
Athalie
Scène VIII. SALOMITH, le choeur.
SALOMITH
Que de craintes, mes soeurs, que de troubles mortels !
Dieu tout-puissant, sont-ce là les prémices,
Les parfums et les sacrifices
Qu'on devait en ce jour offrir sur tes autels ?
UNE DES FILLES DU CHOEUR
Quel spectacle à nos yeux timides !
Qui l'eût cru, qu'on dût voir jamais
Les glaives meurtriers, les lances homicides
Briller dans la maison de paix ?
UNE AUTRE
D'où vient que pour son Dieu, pleine d'indifférence,
Jérusalem se tait en ce pressant danger ?
D'où vient, mes soeurs, que pour nous protéger,
Le brave Abner au moins ne rompt pas le silence ?
SALOMITH
Hélas ! dans une cour où l'on n'a d'autres lois
Que la force et la violence,
Où les honneurs et les emplois
Sont le prix d'une aveugle et basse obéissance,
Ma soeur, pour la triste innocence
Qui voudrait élever sa voix ?
UNE AUTRE
Dans ce péril, dans ce désordre extrême,
Pour qui prépare-t-on le sacré diadème ?
Scène VIII. SALOMITH, le choeur. 48
Athalie
SALOMITH
Le Seigneur a daigné parler ;
Mais ce qu'à son prophète il vient de révéler,
Qui pourra nous le faire entendre ?
S'arme-t-il pour nous défendre ?
S'arme-t-il pour nous accabler ?
(Tout le choeur chante.)
O promesse ! ô menace ! ô ténébreux mystère !
Que de maux, que de biens sont prédits tour à tour !
Comment peut-on avec tant de colère
Accorder tant d'amour ?
(Une voix, seule.)
Sion ne sera plus. Une flamme cruelle
Détruira tous ses ornements.
(Une autre voix.)
Dieu protège Sion. Elle a pour fondements
Sa parole éternelle.
(La première.)
Je vois tout son éclat disparaître à mes yeux.
(La seconde.)
Je vois de toutes parts sa clarté répandue.
(La première.)
Dans un gouffre profond Sion est descendue.
(La seconde.)
Sion a le front dans les cieux.
Scène VIII. SALOMITH, le choeur. 49
Athalie
(La première.)
Quel triste abaissement !
(La seconde.)
Quelle immortelle gloire !
(La première.)
Que de cris de douleur !
(La seconde.)
Que de chants de victoire !
(Une troisième.)
Cessons de nous troubler : notre Dieu, quelque jour,
Dévoilera ce grand mystère.
(Toutes trois.)
Révérons sa colère ;
Espérons en son amour.
(Une autre.)
D'un coeur qui t'aime,
Mon Dieu, qui peut troubler la paix ?
Il cherche en tout ta volonté suprême,
Et ne se cherche jamais.
Sur la terre, dans le ciel même,
Est-il d'autre bonheur que la tranquille paix
D'un coeur qui t'aime ?
ACTE IV
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ACTE IV 50
Athalie
Scène première. JOAS, JOSABET, ZACHARIE, SALOMITH, un lévite, le
choeur.
SALOMITH
D'un pas majestueux, à coté de ma mère,
Le jeune Eliacin s'avance avec mon frère.
Dans ces voiles, mes soeurs, que portent-ils tous deux ?
Quel est ce glaive enfin qui marche devant eux ?
JOSABET, à Zacharie.
Mon fils, avec respect posez sur cette table
De notre sainte loi le livre redoutable.
Et vous aussi, posez, aimable Eliacin,
Cet auguste bandeau près du livre divin.
Lévite, il faut placer, Joad ainsi l'ordonne,
Le glaive de David auprès de sa couronne.
JOAS
Princesse, quel est donc ce spectacle nouveau ?
Pourquoi ce livre saint, ce glaive, ce bandeau ?
Depuis que le Seigneur m'a reçu dans son temple,
D'un semblable appareil je n'ai point vu d'exemple.
JOSABET
Tous vos doutes, mon fils, bientôt s'éclairciront.
JOAS
Vous voulez essayer ce bandeau sur mon front ?
Ah ! princesse, gardez d'en profaner la gloire.
Du roi qui l'a porté respectez la mémoire.
Un malheureux enfant aux ours abandonné...
Scène première. JOAS, JOSABET, ZACHARIE, SALOMITH, un lévite, le choeur. 51
Athalie
JOSABET, lui essayant le diadème.
Laissez, mon fils ; je fais ce qui m'est ordonné.
JOAS
Mais j'entends les sanglots sortir de votre bouche !
Princesse, vous pleurez ! Quelle pitié vous touche !
Est-ce qu'en holocauste aujourd'hui présenté,
Je dois, comme autrefois la fille de Jephté,
Du Seigneur par ma mort apaiser la colère ?
Hélas ! un fils n'a rien qui ne soit à son père.
JOSABET
Voici qui vous dira les volontés des cieux.
Ne craignez rien. Et nous, sortons tous de ces lieux.
Scène II. JOAS, JOAD.
JOAS, courant dans les bras du grand prêtre
Mon père !
JOAD
Hé bien, mon fils ?
JOAS
Qu'est-ce donc qu'on prépare ?
JOAD
Il est juste, mon fils, que je vous le déclare.
Il faut que vous soyez instruit, même avant tous,
Des grands desseins de Dieu sur son peuple et sur vous.
Scène II. JOAS, JOAD. 52
Athalie
Armez-vous d'un courage et d'une foi nouvelle.
Il est temps de montrer cette ardeur et ce zèle
Qu'au fond de votre coeur mes soins ont cultivés,
Et de payer à Dieu ce que vous lui devez.
Sentez-vous cette noble et généreuse envie ?
JOAS
Je me sens prêt, s'il veut, de lui donner ma vie.
JOAD
On vous a lu souvent l'histoire de nos rois.
Vous souvient-il, mon fils, quelle étroites lois
Doit s'imposer un roi digne du diadème ?
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